L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal reste derrière les barreaux. Mercredi 11 décembre, la chambre d'accusation de la Cour d'Alger a rejeté la demande de mise en liberté provisoire introduite par sa défense.
Entendu par le parquet antiterroriste d’Alger, il a été placé sous mandat de dépôt en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui réprime l’ensemble des atteintes à la sûreté de l’État, après des propos controversés sur les frontières entre l’Algérie et le Maroc. À 48 heures d’une audience cruciale, l’avocat de l’écrivain, Me François Zimeray s’est vu refuser un visa.
Ancien fonctionnaire du ministère de l'Industrie, Boualem Sansal a commencé à écrire durant la décennie noire du terrorisme dans les années 1990. Son parcours intellectuel témoigne d'une trajectoire complexe, passant d'un discours anti-islamiste à des positions de plus en plus controversées, notamment sur l'islam, l'immigration et les questions géopolitiques régionales.
L'écrivain a été interpellé le 16 novembre à l'aéroport d'Alger, à son retour de France. Son inculpation repose sur l'article 87-bis du Code pénal algérien, pour des motifs d'atteinte à la sûreté de l'État et à l'intégrité du territoire national. La cause immédiate de son arrestation remonte à début octobre, lorsqu'il a déclaré dans un média français que certaines parties de l'Ouest algérien appartenaient au Maroc, une affirmation considérée comme hautement sensible par les autorités algériennes.
Sophie K.
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