Dans une intervention remarquée lors du forum du club Valdaï, le président russe Vladimir Poutine s'est trouvé au cœur d'un échange avec Akram Kherief, journaliste algérien et fondateur de Mena Défense, concernant l'affaire Imane Khelif, athlète algérienne victime d'allégations infondées lors des derniers Jeux Olympiques de Paris.
En réponse aux interrogations du journaliste algérien, le chef du Kremlin a opéré une distinction catégorique. “Je n'ai pas parlé d'elle”, a-t-il affirmé de manière péremptoire, s'efforçant de dissiper toute ambiguïté quant à ses précédentes déclarations.
Plutôt que de s'attarder sur le cas spécifique de l'athlète algérienne, le président russe a réorienté le débat vers une problématique plus large : celle de la participation des athlètes transgenres dans les compétitions féminines. Cette clarification survient dans un contexte où la question de l'équité sportive cristallise les tensions au sein de la communauté internationale.
Cette prise de position n'est d'ailleurs pas nouvelle. En effet, lors d'un échange avec des étudiants en septembre, Vladimir Poutine avait déjà exprimé ses préoccupations concernant ce qu'il considère comme une potentielle source d'inégalité dans le sport féminin.
Dans ce contexte complexe, la convergence de ces deux événements - l'affaire Khelif et le débat sur les athlètes transgenres - met en lumière la complexité des enjeux auxquels le sport moderne est confronté. Une situation paradoxale émerge : alors que l'affaire Khelif illustre les dangers des accusations infondées basées sur le genre, elle se trouve involontairement mêlée à un débat plus large sur l'identité de genre dans le sport.
Un faux rapport médical ravive la controverse
Malheureusement, les controverses autour d'Imane Khelif ne s'arrêtent pas là. La médaillée d'or olympique algérienne se retrouve à nouveau au centre d'une polémique après la circulation d'un prétendu rapport médical sur les réseaux sociaux. Le document, supposément émis par l'hôpital Kremlin-Bicêtre à Paris, a été formellement désavoué par le Dr Jacques Young, dont le nom apparaît comme co-rédacteur.
Face à cette nouvelle tentative de désinformation, le média Deutsche Welle (DW) rapporte que le praticien dément catégoriquement l'authenticité du document et “dénonce l'utilisation de son nom pour diffuser de fausses informations”. Cette nouvelle polémique intervient dans le sillage d'une campagne de dénigrement ayant débuté lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, où l'athlète de 25 ans avait décroché l'or malgré les controverses.
Dans ce climat tendu, le Comité Olympique Algérien (COA) a réagi promptement. “Ces attaques, souvent basées sur des allégations non fondées, visent à ternir l'image d'une athlète qui a fait honneur à notre nation sur la scène internationale”, a précisé l'instance. Le COA souligne que ces allégations “persistent depuis plusieurs mois” et “contredisent les valeurs et les principes du mouvement olympique”.
Plus inquiétant encore, la situation prend une dimension politique internationale avec l'utilisation de l'image de Khelif dans la campagne présidentielle américaine. Donald Trump, nouvellement élu 47ᵉ président des États-Unis, a intégré le cas de la boxeuse dans un clip de campagne visant son opposante démocrate Kamala Harris.
Déterminée à faire face à ces attaques, la championne olympique ne reste pas inactive. Après avoir déjà déposé une plainte à Paris pour cyberharcèlement suite aux attaques subies pendant les JO 2024, elle prépare actuellement une nouvelle action en justice contre les diffuseurs du faux rapport médical.
Sophie K.