top of page

Affaire Sabah Aib: Quand la haine défile sur les podiums de la beauté

Dans un pays qui se targue de porter haut les valeurs de la République, une nouvelle polémique vient ébranler le microcosme des concours de beauté. Sabah Aib, ravissante lauréate de 18 ans fraîchement couronnée Miss Nord-Pas-de-Calais, se retrouve au cœur d'une tempête médiatique aussi regrettable qu'édifiante.

 

Élue le 19 octobre dernier, cette jeune Française aux origines algériennes et marocaines fait désormais face à un déferlement de propos haineux sur les réseaux sociaux. “Mon nom fait partie de mon identité et il n'a rien à voir avec ma nationalité”, affirme-t-elle avec dignité face à cette vague de cyberharcèlement xénophobe.

 

Dans un plaidoyer poignant publié sur Instagram, la future candidate à Miss France 2025 rappelle une évidence trop souvent oubliée : “La France est un pays multiculturel et avoir un nom qui vient d'ailleurs ne change en rien le fait que je sois française. Je suis née en France tout comme mes parents, nous nous considérons avant tout comme Français.”

 

L'affaire prend une tournure institutionnelle lorsque Anne-Sophie Sevrette, déléguée régionale Miss Nord-Pas-de-Calais, confie à “la Voix du Nord” ses préoccupations quant à ces débordements prévisibles. “Malheureusement il y a encore beaucoup de gens racistes”, déplore-t-elle, tout en soulignant qu'une victoire de Sabah Aib à l'échelle nationale constituerait une première historique pour une candidate d'origine maghrébine.

 

Face à cette situation alarmante, les autorités se mobilisent. Le secrétaire d'État à la Citoyenneté, Othman Nasrou, annonce avoir saisi la Dilcrah pour un signalement au procureur de la République, démontrant la volonté de l'État de ne pas laisser l'impunité régner sur les réseaux sociaux.

 

Cette polémique s'inscrit malheureusement dans une longue série d'incidents similaires qui ont entaché l'histoire récente des concours de beauté en France. En 2020, April Benayoum, Miss Provence, avait été victime de messages antisémites après avoir évoqué ses origines israéliennes, conduisant à la condamnation de sept personnes par le tribunal correctionnel de Paris. Flora Coquerel, Miss France 2014, avait elle aussi subi des attaques racistes en raison de son métissage. Plus tôt encore, Sonia Rolland, Miss France 2000, avait reçu près de 3000 lettres d'injures en raison de ses origines franco-rwandaises, témoignant de la persistance de ces comportements discriminatoires.



Sophie K.

 

102 vues
bottom of page