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Affaire Sansal: Tebboune dénonce un “imposteur” devant le Palais des nations

L'affaire Boualem Sansal prend un tournant préoccupant avec le discours du président Tebboune ce 29 décembre devant le Palais des Nations. La détention d'un écrivain de 75 ans pour ses opinions, fussent-elles controversées, soulève de graves questions quant au respect des libertés fondamentales en Algérie.

 

L'incarcération de Sansal à l'hôpital Mustapha-Bacha d'Alger, sous surveillance carcérale et malgré son état de santé préoccupant, contrevient aux standards internationaux de traitement des détenus. Le refus des autorités d'accéder à sa demande de libération provisoire, alors même que son état nécessite des soins médicaux, pourrait être qualifié de traitement inhumain selon les critères établis par les conventions internationales.

 

Plus inquiétant encore, le chef de l'État s'est livré à une attaque personnelle d'une rare violence contre l'écrivain, le qualifiant d'« imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l'Algérie appartient à un autre État ». Ce type de rhétorique stigmatisante venant du plus haut niveau de l'État crée un climat d'intimidation envers toute voix dissidente et témoigne d'une instrumentalisation politique de l'appareil judiciaire.

 

Le motif de son arrestation - des déclarations dans les médias français d’extrême droite sur l'histoire territoriale de l'Algérie - révèle une criminalisation préoccupante de la liberté d'expression. Les “atteintes à la sûreté de l'État”, chef d'accusation régulièrement utilisé contre les intellectuels et journalistes, constituent une menace permanente pour la liberté académique et le débat public en Algérie.

 

Cette affaire s'inscrit dans un contexte diplomatique particulièrement tendu, exacerbé par la position française sur la question du Sahara occidental. La reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté marocaine sur ce territoire a provoqué le rappel immédiat de l'ambassadeur algérien à Paris, Said Moussi, créant un vide diplomatique qui perdure. Les relations bilatérales se trouvent ainsi dans une impasse, réduites au strict minimum, sans perspective immédiate d'amélioration. Le discours présidentiel de ce jour, prononcé au Palais des nations, marque la première prise de position officielle au sommet de l'État algérien sur cette affaire sensible qui cristallise désormais les tensions entre les deux pays.



La Rédaction

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