Depuis plus d'un mois, les étudiants en médecine en Algérie font entendre leur voix à travers une grève déterminée. Bien que leurs revendications aient été en partie satisfaites par les autorités, le mouvement de protestation persiste, suscitant des accusations de manipulation étrangère.
Dans un éditorial publié hier, le quotidien “El Khabar” s'est interrogé sur les raisons de cette grève qui perdure malgré les concessions du ministère de l'Enseignement supérieur et de celui de la Santé. Un enregistrement audio troublant vient aujourd'hui jeter une nouvelle lumière sur cette situation.
Cet enregistrement met en scène une conversation téléphonique entre Chahrazad, une étudiante algérienne, et une prétendue “collègue” marocaine. “Cette dernière encourage vivement Chahrazad à poursuivre la grève, allant jusqu'à évoquer le boycott de deux semestres par les étudiants marocains et leur détermination à aller jusqu'à l'année blanche si leurs revendications ne sont pas satisfaites.”, rapport le journal.
Cette ingérence présumée d'un pays voisin, le Maroc, vient corroborer les accusations d'interventions étrangères lancées par de nombreuses parties en Algérie. L'on soupçonne en effet le royaume chérifien, normalisé avec l'entité sioniste, d'exploiter les revendications estudiantines dans le but de déstabiliser la sécurité et la stabilité du pays.
Un piège tendu aux étudiants?
Face à cette situation, les autorités algériennes accusent les étudiants d'être manipulés de l'extérieur, comme s'ils étaient “mineurs” et incapables de revendiquer par eux-mêmes. Pourtant, les revendications des jeunes médecins semblent légitimes, portant sur des questions telles que les conditions de stage, les perspectives d'emploi et la reconnaissance de leur statut.
En instrumentalisant ainsi le mouvement étudiant, le pouvoir risque de se couper de la jeunesse algérienne et de passer à côté des véritables enjeux. Les étudiants, quant à eux, devront faire preuve de discernement pour ne pas tomber dans le piège tendu par des ingérences étrangères, tout en restant unis et déterminés dans leur juste combat.
Sophie. K