L’organisation espagnole Caminando Fronteras a révélé que la route maritime algérienne a enregistré en 2024 le deuxième taux de mortalité le plus élevé parmi les voies migratoires maritimes vers l’Espagne. Ce trajet, reliant les côtes algériennes à celles d’Espagne, notamment Alicante, Valence et les îles Baléares, a coûté la vie à 517 personnes, soit une moyenne de trois décès toutes les 48 heures, marquant une augmentation de 19 % par rapport à l’année précédente.
Selon le rapport annuel de l’ONG, 91,42 % des corps des victimes disparaissent en mer, laissant les familles confrontées à une douleur et une incertitude insoutenables. Cette situation aggrave les défis juridiques et psychologiques auxquels ces proches doivent faire face.
Le chemin maritime algérien, autrefois principalement emprunté par des ressortissants algériens, est aujourd’hui utilisé par des migrants venus d’horizons variés : pays du Sahel, Afrique de l’Ouest et de l’Est, Asie, ainsi que des nationalités arabes, notamment des Syriens, Palestiniens et Yéménites.
Face à un renforcement des contrôles frontaliers, les embarcations, souvent surchargées, modifient leur trajectoire vers des zones plus périlleuses, comme les îles Baléares. Cette évolution accentue les risques de naufrages.
En 2024, les routes maritimes entre l’Afrique et l’Espagne ont atteint un bilan tragique sans précédent, avec 10 457 décès, soit une moyenne de 30 morts par jour.
Ces chiffres représentent une augmentation de 58 % par rapport à 2023, où la moyenne quotidienne était de 18 morts. Parmi les victimes, 421 femmes et 1 538 enfants ou adolescents ont été recensés, reflétant la vulnérabilité croissante de ces groupes.
L’ONG souligne une hausse alarmante du nombre de femmes et d’enfants parmi les migrants.
Les femmes originaires d’Afrique centrale et occidentale, transitant par la Libye et la Tunisie avant de rejoindre l’Algérie, subissent souvent des conditions inhumaines dans les pays qu’elles traversent. Quant aux enfants, leur présence accrue illustre les impacts dévastateurs du changement climatique, de la pauvreté et des conflits armés sur leurs pays d’origine.
Le rapport met en lumière l’urgence de mettre en place des mesures concrètes pour endiguer cette hécatombe en mer, qualifiée de “cimetières marins” par l’organisation.
Caminando Fronteras appelle à une réponse globale et immédiate pour protéger les vies humaines et lutter contre les causes profondes de cette tragédie migratoire.
Les chiffres glaçants de 2024 rappellent l’ampleur de la crise migratoire et les drames qui se jouent quotidiennement en Méditerranée, exigeant une coopération internationale pour prévenir de nouvelles pertes humaines.
Yacine. M
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