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Algérie: le défenseur des minorités Slimane Bouhafs réduit au statut d'apatride dans son propre pays

  • cfda47
  • 16 févr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 févr.

Je suis devenu un apatride, chez moi en Algérie”, ces mots résonnent comme un cri d'alarme. Libéré en septembre 2024 après trois ans de prison, Slimane Bouhafs, président de la coordination Saint Augustin, se retrouve aujourd'hui dans un vide juridique total. Sans papiers, sans revenus, privé de sa pension de retraite - un homme effacé par l'administration de son propre pays.

 

Le cauchemar de ce défenseur des chrétiens et des minorités en Algérie a atteint son paroxysme le 25 août 2021. Dans sa salle de bain en Tunisie, où il bénéficiait pourtant du statut de réfugié politique, quatre hommes armés font irruption. La violence de leur action traduit la détermination de ses ravisseurs.

“Ils m'ont ligoté et ont mis un sac noir sur ma tête. Tout nu, ils m'ont fait sortir de chez moi et ils m'ont jeté dans une camionnette.

 

La suite du récit glace le sang. Après un trajet éprouvant, Bouhafs est abandonné dans une forêt, toujours nu.


“Ils m'ont tabassé et l'un d'eux a même uriné sur mon visage”, raconte-t-il.

Cette humiliation extrême précède son transfert clandestin vers l'Algérie, où l'attend une condamnation de trois ans de prison ferme.

 

La Tunisie, signataire de la Convention de Genève, a fermé les yeux sur cet enlèvement caractérisé, trahissant ses engagements internationaux envers un homme qu'elle devait protéger. L'impunité des services secrets algériens sur le sol tunisien révèle une collaboration tacite entre les deux pays.

 

Aujourd'hui, la liberté retrouvée de Bouhafs n'est qu'une façade. Sans identité officielle, il erre dans un pays qui le renie.


“Je n'ai aucune pièce d'identité. Je suis privé de tous mes droits”, déplore-t-il.

Son passé de prisonnier politique - multipliant les séjours en prison entre 2010 et 2020 pour ses activités religieuses et son engagement pour les droits humains - continue de le poursuivre.

 

La peur au ventre jour et nuit, Bouhafs vit dans l'angoisse permanente. Sans papiers d'identité ni passeport, ses jours sont en danger réel. Aucune organisation n'est venue à son aide en Algérie. Dans l'espoir de trouver une oreille attentive quelque part, il lance un énième appel de détresse. Son appel résonne dans le vide, tandis que sa vie reste suspendue à un fil.




 

Sophie K.

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