Le procès très attendu du lanceur d'alerte Noureddine Tounsi a connu un rebondissement dramatique ce mercredi 25 octobre. Le parquet a requis une lourde peine de 8 ans de prison ferme à l'encontre de cet ancien cadre du port d'Oran, devenu le visage de la lutte contre la corruption en Algérie.
Incarcéré depuis février à la prison El Harrach, M. Tounsi est poursuivi pour « atteinte à l'unité nationale » et « atteinte à la sûreté de l’État ». On lui reproche d'avoir publié sur les réseaux sociaux des documents jugés « confidentiels ».
Pour protester contre sa détention qu'il estime « arbitraire », il a entamé une grève de la faim le 25 avril dernier. Malgré la détérioration de son état de santé, il a persisté dans cette grève extrême, ce qui a conduit à son transfert à l'hôpital universitaire d'Alger Mustapha Bacha.
Son procès, déjà reporté deux fois, doit s'achever le 2 novembre avec le prononcé du jugement. Ses avocats ne cessent de dénoncer un « acharnement judiciaire » et demandent sa remise en liberté.
Rappelons que M. Tounsi s'était fait connaître en 2016 en dévoilant des malversations au port d'Oran. Suite à ces révélations qui dérangeaient, il avait été licencié puis emprisonné en 2020 dans une affaire qu'il estime montée de toutes pièces.
Son arrestation a provoqué un tollé parmi ses soutiens. Plusieurs ONG algériennes et internationales réclament sa libération immédiate, saluant son courage dans un pays où la lutte contre la corruption reste très difficile.
Sophie K.
Comments