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Algérie: Les éditions Koukou exclus du salon du livre 2024

Dans un communiqué rendu public ce mercredi, les Éditions Koukou dénoncent leur exclusion “arbitraire” du Salon International du Livre d'Alger (SILA) 2024, sans motif légal apparent. Ce nouvel épisode s'inscrit, selon eux, dans un climat de "”répression contre les publications” qui menace gravement la liberté d'expression en Algérie.

 

Selon Arezki Aït-Larbi, directeur des Éditions Koukou, cette décision fait suite à “une série d'interdictions arbitraires” visant sa maison d'édition. Pire encore, leur plainte pour “abus de fonction, attentat à la liberté, et empiètement sur les prérogatives du pouvoir judiciaire” aurait été rejetée par le juge d'instruction, qui a refusé d'“ouvrir une information judiciaire”.

 

Le communiqué pointe du doigt le rôle trouble du président de la Commission de censure du ministère de la Culture, Tidjani Tama, décrit comme un “personnage bien singulier”. Selon Aït-Larbi, ce dernier, “militant communiste par accident” devenu “islamiste par opportunisme”, chercherait à transformer le ministère de la Culture en une véritable “Kommandantur chargée de contrôler les lectures des Algériens”.

 

Les Éditions Koukou dénoncent ainsi un “palmarès du préposé à l'inquisition” déjà “très lourd”, évoquant notamment la présence au SILA de “Mein Kampf” d'Hitler et des “Mémoires” de Mussolini, “”traduits en arabe et présentés comme des 'modèles de réussite sociale'”. Pire encore, le dernier ouvrage d'Éric Zemmour, “leader d'extrême droite condamné par la justice française pour provocation à la haine raciale”, aurait été mis à l'honneur lors du SILA 2023.

 

Face à cette “bienveillance de la Commission de censure pour des auteurs controversés”, les Éditions Koukou dénoncent le “harcèlement” dont elles font l'objet, visant à “bâillonner les auteurs progressistes, notamment algériens”. Récemment, la police serait même intervenue pour interrompre brutalement la présentation d'un livre à Bougie, tandis que le directeur du Commerce aurait saisi plusieurs exemplaires d'un autre ouvrage jugé “non conforme aux enseignements de notre religion”.

 

Dans ce contexte alarmant, les Éditions Koukou affirment qu'elles “ne se laisseront pas intimider par les miliciens de la pensée” et continueront d'“opposer la force du droit à l'arbitraire des sectes en cagoule”. Un appel à la responsabilité des autorités compétentes, qui ne peuvent, selon eux, “se complaire dans une indifférence complice”.



Sophie K.

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