![](https://static.wixstatic.com/media/bdb075_ba5d9eebb2c04e82bdb8e674bf919dfe~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_552,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/bdb075_ba5d9eebb2c04e82bdb8e674bf919dfe~mv2.jpg)
Dans un récit détaillé, le journaliste algérien Farid Alilat a relaté son expulsion “arbitraire, illégale et anti-constitutionnelle” de l'Aéroport international d'Alger, samedi 13 avril 2024.
Travaillant pour le magazine Jeune Afrique depuis 2004, Farid Alilat affirme avoir été retenu pendant plus de 11 heures dans les locaux de la Police aux Frontières (PAF) et de la police judiciaire (PJ) sans explication valable.
Selon son témoignage, après une “première vérification de [son] identité”, un agent de la PAF l'a conduit vers les locaux de la PJ, où il a subi un long interrogatoire portant sur ses “filiations, [son] cursus scolaire, [sa] situation personnelle”, ses “voyages”, ses “écrits” et la “ligne éditoriale” de Jeune Afrique.
Les forces de l'ordre lui ont également demandé d'ouvrir son téléphone et son ordinateur portable, “sans qu'un juge n'ait ordonné cette saisie, ce qui est illégal selon la loi”.
Malgré le “caractère courtois” des policiers et l'absence de “mauvais traitement” ou “d'intimidation”, Farid Alilat affirme n'avoir reçu “aucune justification verbale ou écrite” concernant les raisons de son interpellation et de son expulsion.
“Vers 6h30 du matin, deux officiers se sont présentés. Ils m'ont remis mes bagages, mes deux téléphones et mon ordinateur et m'ont demandé de les suivre”, a-t-il raconté, précisant qu'on lui a alors “confié [son] passeport au commandant de bord” pour le reconduire dans un vol à destination de Paris, “sur des instructions”.
Pour Farid Alilat, cette décision “arbitraire” est liée à la nature de son travail journalistique, affirmant que “depuis 20 ans, [il n'a] jamais fait l'objet de la moindre interpellation” de la part des autorités algériennes. “Mes articles dérangent”, a-t-il déploré, craignant désormais que sa “présence demain en Algérie, même pour des raisons privées et familiales, soit un risque majeur” pour lui et ses proches.
Sophie K.
Comments