En ce samedi 22 février 2025, jour marquant le sixième anniversaire du Hirak, le mouvement populaire historique qui avait ébranlé l'Algérie, la répression s'intensifie à travers le pays. Un bilan établi par le militant des droits humains Zakaria Hannache fait état de 46 arrestations depuis le début de l'année, dont 28 personnes actuellement en garde à vue et sous mandat de dépôt.
La tension a particulièrement monté ces deux dernières semaines avec une succession d'interpellations qui se poursuivent aujourd'hui encore. L'arrestation musclée de l'opposant politique Fethi Ghares et de son épouse, la militante Messaouda Cheballah, à leur sortie du tribunal de Bainem à Alger, illustre la dureté de la répression actuelle. Le journaliste Ihsane El Kadi a également été ciblé, convoqué pour interrogatoire par la sécurité intérieure.
“Cette vague répressive, désormais prévisible par sa récurrence et son invariabilité à la veille du 22 février, illustre une fois de plus l'incapacité du régime à envisager la gestion de l'État autrement que par l'étouffement de toute expression citoyenne”, dénonce le Groupe Solidarité Algérie, qui a dû annuler ses activités commémoratives prévues hier et aujourd'hui. L'événement en ligne “Sixième anniversaire du Hirak : regards croisés sur le présent et l'avenir de l'Algérie” a été reporté à une date ultérieure.
Le tableau est d’autant plus sombre 243 prisonniers d'opinion sont actuellement incarcérés en Algérie. Une situation préoccupante qui a récemment fait l'objet d'une alerte des rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les droits de l'homme, qui dénoncent la persistance d'une politique répressive systématique.
Six ans jour pour jour après le début du mouvement, le système politique contesté reste largement inchangé malgré les promesses d'une “Algérie nouvelle”. Si les manifestations de masse de 2019 ne sont plus d'actualité, les revendications pour un changement démocratique profond persistent, en dépit de la stratégie d'intimidation déployée par les autorités.
Sophie K.
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