Des appels se multiplient sur les réseaux sociaux pour bloquer les comptes de célébrités influentes qui restent silencieuses sur la guerre à Gaza. Parmi les personnalités visées figurent Beyoncé, Taylor Swift et Kim Kardashian.
La campagne a gagné en ampleur depuis le Met Gala de la semaine dernière, un événement majeur de la mode à New York qui attire chaque année les célébrités les plus en vue.
Sur TikTok, l’hashtag « blockout2024 » gagne en popularité avec plus de 30 000 publications. Les utilisateurs partagent des clips vidéo listant les noms des invités à la fête de Met Gala et d’autres personnalités à « bloquer ».
Une internaute, surnommée « Shumba », souligne que pendant que la ville de Rafah subissait des bombardements, les discussions sur les vêtements de Zendaya étaient plus importantes que les événements tragiques.
En bloquant ces célébrités, on touche à leur source de revenus. Selon Social Blade, Kim Kardashian a perdu plus de 814 000 abonnés sur Instagram en un mois, Selena Gomez plus d’un million, Dwayne Johnson (« The Rock ») plus de 397 000, et Beyoncé environ 700 000 abonnés.
Gérer ce conflit est un exercice délicat pour toute célébrité, comme l’explique Natasha Lindstadt, professeure à l’Université d’Essex, qui a étudié l’implication des personnalités dans le soutien à diverses causes. Même des déclarations apparemment universellement acceptées peuvent susciter des réactions négatives chez certaines personnes.
Dans ce contexte, l’agence de gestion d’entreprise UTA a rompu sa collaboration avec l’actrice américaine Susan Sarandon après que cette dernière a pris la parole lors d’un rassemblement pro-palestinien en novembre. En revanche, le comédien américain Jerry Seinfeld a été vivement critiqué pour ses positions en faveur d’Israël.
Tout a commencé lorsque la créatrice de contenu américaine Haley Kali est apparue dans un clip vidéo avec un fond sonore reprenant la célèbre phrase de Marie-Antoinette lors de la révolution française « « Ils n'ont pas de pain ? Qu'ils mangent de la brioche ! », « let them eat cake ».
Lors du Met Gala de la semaine dernière, les démonstrations d’extravagance ont suscité le mécontentement des internautes. Le prix d’un billet par personne atteignait 75 000 dollars, tandis que la réservation d’une table entière coûtait 350 000 dollars, selon le New York Times.
Sur les réseaux sociaux, des comparaisons ont été faites avec le film dystopique « Hunger Games », où une élite se livre à des festins somptueux pendant qu’une partie de la population souffre de la faim.
Dans un autre contexte, Moataz Maatar, le célèbre journaliste et analyste politique égyptien, a lancé un appel hier depuis sa plateforme télévisée, exhortant la jeunesse arabe à suivre l’exemple des américains et à boycotter les stars arabes en raison de leur silence.
En réponse à cet appel, un internaute lui a posé la question de savoir quelles célébrités arabes étaient indifférentes aux souffrances de Gaza. Le journaliste a répondu qu’il était plus facile de dresser la liste des stars arabes ayant pris position en faveur de Gaza, car elles se comptent sur les doigts d’une main.
Yacine M
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