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Conférence de Mohamed Mebtoul: « Algérie, entre populisme et marchandisation, un système hybride des soins"

Le jeudi 7 mars, le CPMDH-Oran « Centre pour la mémoire et l’étude des Droits de l’Homme » a eu le plaisir d'accueillir le professeur de sociologie Mohamed Mebtoul, fondateur et responsable du laboratoire GRAS, Unité de recherche en Sciences sociales et Santé de l'Université Oran 2, Mohamed Ben Ahmed pour animer une conférence passionnante sur un sujet brûlant de l'Algérie, oscillant entre populisme et marchandisation, créant ainsi un système hybride de soins.


Mohamed Mebtoul caractérise le système de santé algérien comme « populiste ». Selon lui, le gouvernement algérien a adopté une approche politique visant à gagner la faveur du peuple en instaurant un système de santé gratuit et universel, tout en minimisant et en effaçant les différences sociales entre les individus et les citoyens. Pour les dirigeants, le peuple algérien est considéré comme un ensemble homogène.


En effet, depuis la fin des années 70, les différents gouvernements successifs ont massivement construit des hôpitaux, des polycliniques et d’autres établissements de santé à travers toute l’Algérie. Ils ont également formé des générations de médecins et de techniciens paramédicaux. Cette politique de santé publique vise à répondre aux besoins de la population, mais elle peut également être critiquée pour son manque de prise en compte des spécificités individuelles et des inégalités sociales.


Suite à la chute du prix du pétrole dans les années 80, l’Algérie s’est endettée auprès de la Banque mondiale et a dû se soumettre au réajustement structurel exigé par le FMI au début des années 90.


Le gouvernement algérien n’a eu d’autre choix que d’ouvrir le secteur de la santé au privé, qui a rapidement investi le domaine médical en construisant des centaines de cliniques et de laboratoires d’analyses et d’imagerie. C’est ainsi que la santé est devenue une marchandise, créant un système hybride de soins entre un secteur étatique populiste et un secteur privé mercantile.


Une fois ce système hybride des soins décrit et analysé, Mohamed Mebtoul a illustré son propos par de nombreux exemples et récits tirés de son enquête sur la santé en Algérie. Il a également porté son regard sur les médecins et le personnel médical, sans oublier « le garde malade », ce collaborateur discret mais ô combien vital dans le processus de soin ou d’assistance.


Pour clore sa conférence, il a défini la médecine non pas comme une science exacte, mais comme un art pratique et humain. Il a souligné l’importance du médecin et de son lien avec le patient, ainsi que le fait que la guérison dépend de l’adhésion du patient au traitement prescrit. D’où la nécessité d’une relation de confiance.



Yacine M

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