Le centre de documentation pour les droits de l’Homme d’Oran de l’association « SOS disparus » a abrité en ce samedi 17 décembre 2022 à 14 h 30, une causerie autour du livre « La dignité humaine » de Ali Yahia ABDENOUR animée par le journaliste Said BOUDOUR.
Loin d’être un compte rendu de lecture, le livre n’a été qu’un prétexte à Said pour en extirper quelques idées et engager le débat sur le combat des droits de l’Homme en Algérie.
Rappelant brièvement, le riche parcours de l’icône Ali Yahia, de sa naissance le 18 janvier 1921 au village de Thaqa Nath Yahia, de sa blessure en 1944 pendant la seconde guerre mondiale, de son adhésion au PPA/MTLD en 1944 à l’éclatement de la crise berbériste de 1949 à son appartenance au FLN en 1954 à la création de l’UGTA en 1956 à son arrestation en 1957 et à sa libération et son expulsion vers la Tunisie en 1961. Puis, en 1962, Député à l’Assemblée constituante dans la première Assemblée de l’Algérie indépendante, en 1963 membre fondateur du FFS.
Devenu avocat en 1972, il défendra El Hachemi Cherif le communiste du PAGS et plus tard en1991 il se constitue pour être l’avocat de Ali BELHADJ, l’islamiste du FIS. Ainsi, Ali Yahia trace dès le début les contours la notion de la défense des droits de l’Homme : Chaque être humain quel que soit son bord politique et le crime commis a le droit à la dignité humaine et à la présomption d’innocence.
Des exécutions et des disparitions forcées à l’article 87 bis
Grace au combat des algériens après octobre 88, les tentatives de changement démocratiques en 2011 et l’avènement du Hirak en 2019 et la sur médiatisation des arrestations et atteintes aux droits de l’Homme, les régimes en place ont abandonné les vieilles méthodes expéditives pour se rabattre sur le fameux article 87 bis qui incrimine les militants de crimes de terrorisme.
L’intervenant, Said BOUDOUR, lui-même avec des dizaines d’autres militants sont sous le coup de cet article qui a fait l’objet les derniers temps d’un examen au conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève où le gouvernement algérien a été dénoncé et prié de redéfinir ou de supprimer l’incrimination de terrorisme utilisée comme un épée de Damoclès sur la tête des algériens.
«Il faut agir en duo et non en duel.»
Enfin, parlant de la situation actuelle des défenseurs des droits de l’Homme en Algérie dont les ligues sont divisées, Said BOUDOUR reprend la devise de Ali Yahia « Il faut agir en duo et non en duel » afin d’unifier les rangs des militants en une seule ligue et ne pas faciliter le travail de répression au pouvoir.
Anis MEHDI