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France: le phénomène inquiétant des influenceurs algériens en situation irrégulière

Une nouvelle forme de trouble à l'ordre public émerge en France en ce début d'année 2025, avec l'arrestation de plusieurs influenceurs algériens en situation irrégulière. Ces derniers, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), utilisent les réseaux sociaux comme tribune pour diffuser des messages problématiques auprès de la diaspora.

 

Entre le 3 et le 6 janvier, trois personnes ont été interpellées : Imad Tintin, Zazou Youssef et Doualemn. Les enquêtes ont révélé des situations administratives diverses. Youcef A., plus connu sous le pseudonyme “Zazou Youssef” et fort de ses 400 000 abonnés, est en situation irrégulière depuis mars 2024, date à laquelle son titre de séjour n'a pas été renouvelé. Imad Ould Brahim, alias “Imad Tintin”, est également sous le coup d'une OQTF malgré son mariage avec une Française, sa demande de titre de séjour ayant été rejetée en août 2023. Quant à Doualemn, qui compte 139 000 abonnés sur TikTok, il dispose encore d'un titre de séjour valide, mais la préfecture étudie la possibilité de le lui retirer.

 

Les conséquences de ces agissements dépassent le cadre virtuel pour affecter directement la cohésion sociale. Au sein même de la diaspora algérienne, ces contenus haineux créent des tensions profondes. Certains membres de la communauté expriment leur inquiétude face au renforcement des stéréotypes négatifs, tandis que d'autres appellent à une utilisation plus responsable des réseaux sociaux.

 

Le mode opératoire de ces influenceurs suit un schéma précis. Utilisant le dialecte algérien pour cibler spécifiquement la diaspora, ils diffusent des contenus similaires de manière synchronisée. L'un d'entre eux, Laksas06, est allé jusqu'à qualifier la diaspora algérienne de "soldats dormants" prêts au martyre, illustrant la dangerosité de ces discours.

 

Sofia Benlemmane et Abdesslam “Bazooka” font également l'objet de signalements pour des contenus jugés problématiques.


Cette situation s'inscrit dans un contexte déjà tendu entre la France et l'Algérie, ravivant les débats sur l'intégration et la liberté d'expression. Les propos violents diffusés par ces influenceurs ont alimenté un climat de peur, particulièrement au sein des communautés franco-algériennes.

 

Face à cette menace, les autorités françaises ont réagi fermement. Les individus interpellés risquent jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende. Un sondage CSA révèle que 94% des Français soutiennent leur expulsion, traduisant un rare consensus sur la question.

 

Cependant, la déclaration du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur RTL le 7 janvier a jeté un pavé dans la mare. En affirmant “Lorsque je tape les influenceurs algériens, ça fait partie de l'outillage, ça fait partie de la riposte”, le ministre a soulevé une polémique sur la méthode employée et le risque de stigmatisation d'une communauté entière.

 

Si la fermeté face à ces dérives est nécessaire, le choix des mots du ministre interroge sur la proportionnalité de la réponse politique. La généralisation opérée dans son discours contraste avec l'approche plus ciblée adoptée jusqu'alors par les préfectures, qui s'attachaient à traiter des infractions spécifiques plutôt qu'à désigner une communauté.

 

Sophie K.

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