Pour Erika Guevara-Rosas, «il sera encore plus difficile d’obtenir des informations et des preuves sur les violations des droits humains et les crimes de guerre commis par Israël contre la population de Gaza».
Un silence de mort règne sur Gaza. Depuis jeudi, l'enclave palestinienne fait face à un blackout généralisé de toutes les communications alors que l'armée israélienne intensifie ses frappes aériennes et terrestres. Une situation qui fait craindre le pire aux défenseurs des droits humains.
«Les civils palestiniens étaient déjà assiégés à Gaza et ils sont maintenant soumis à une coupure totale des communications», s'alarme Erika Guevara-Rosas, directrice du plaidoyer, des politiques et du travail de campagne à Amnesty International.
Selon l'ONG, cette coupure intervient au moment précis où les bombardements israéliens visant le nord et le centre de Gaza atteignent un niveau sans précédent. Sur le terrain, on rapporte des destructions massives d'infrastructures et de logements civils. En trois semaines d'escalade, le bilan humain est catastrophique : le nombre de Palestiniens tués à Gaza aurait atteint le chiffre vertigineux de 7131 morts, dont 3000 enfants d'après les derniers décomptes.
En raison de cette coupure, Amnesty International a perdu tout contact avec ses équipes présentes dans la bande de Gaza.
La situation est identique pour d'autres organisations de défense des droits humains, désormais incapables de documenter les exactions israéliennes et les souffrances endurées par les civils.
Plus grave encore, le Croissant-Rouge palestinien ne parvient plus à joindre aucune de ses ambulances déployées dans l'enclave. L'accès des secours d'urgence aux blessés palestiniens est dramatiquement entravé.
Pour Erika Guevara-Rosas, «il sera encore plus difficile d’obtenir des informations et des preuves sur les violations des droits humains et les crimes de guerre commis par Israël contre la population de Gaza».
Cette coupure est décriée comme une tentative d'Israël d'échapper à toute surveillance et documentation de son offensive. Elle vient encore aggraver le calvaire quotidien des 2 millions de Palestiniens de Gaza, déjà soumis à un strict blocus israélien depuis 2007.
Amnesty International presse Israël de lever immédiatement ce blackout total sur Gaza et d'instaurer un cessez-le-feu pour enfin laisser entrer l'aide humanitaire vitale dans l'enclave asphyxiée.
Sophie K.