Le samedi premier juin, le CPMDH-Oran (Centre pour la Préservation de la Mémoire et l’Étude des Droits de l’Homme) a organisé une conférence-débat animée par Chachou Ibtissem, professeure en linguistique à l’Université de Mostaganem.
Le sujet de la conférence portait sur son dernier ouvrage intitulé « Introduction à l’Histoire des langues en Algérie ».
Ce livre explore les aspects linguistiques et historiques des langues en Algérie, offrant ainsi un éclairage précieux sur ce sujet.
Dès le début, Mme Chachou a défini le cadre de son intervention en commençant par une présentation méthodologique et en alertant les auditeurs ainsi que les lecteurs sur la complexité d’une telle étude. En effet, l’exploration de la langue en tant qu’élément central de l’identité nationale est jonchée d’obstacles et suscite de vives passions.
Ces passions et les conflits qui peuvent en découler engendrent des récits mythiques, des stéréotypes et du révisionnisme dans les travaux prétendument « scientifiques et académiques ».
En tant que pédagogue avisée, Chachou Ibtissem nous a guidés à travers les méandres de l’Histoire des tribus, retraçant l’origine des premiers habitants autochtones de l’Afrique du Nord et des peuples qui ont colonisé cette vaste région, en remontant très loin dans le temps.
Le voyage sociolinguistique de l’Algérie a débuté à l’époque paléolithique, s’est poursuivi avec la civilisation carthaginoise et l’usage des langues libyco-puniques, qui ont marqué la langue amazighe.
Par la suite, la romanisation de la région, avant l’arrivée des tribus arabes Banou Hillal du Yémen, a également laissé son empreinte. L’influence turque s’est manifestée dans le dialecte local, comme le prouvent les chansons des janissaires. De même, la Langa Franca, ainsi que le patois et le Sabir français, ont enrichi le lexique algérien.
En explorant la biographie de l’écrivaine, on y trouve un parcours impressionnant marqué par la publication de multiples livres, la rédaction d’articles de recherche, la participation à des colloques et une multitude d’études de terrain.
C’est précisément cette expérience directe qui confère à Chachou Ibtissem une compréhension approfondie de ses sujets d’étude, préférant l’immersion sur le terrain à la limitation des laboratoires.
Yacine M