Interdictions de voyager: Human Rights Watch dénonce la répression en Algérie
- cfda47
- 3 févr.
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Human Rights Watch et MENA Rights Group ont publié un rapport accablant sur les pratiques des autorités algériennes, révélant une multiplication des interdictions de voyager arbitraires visant des militants, journalistes et universitaires.
Dans un communiqué publié le 3 février 2025, les deux organisations de défense des droits de l'homme documentent 23 cas d'interdictions de voyage arbitraires, une pratique qui s'est intensifiée depuis 2022.
Ces interdictions, souvent imposées sans notification officielle ni fondement légal, violent plusieurs principes constitutionnels et internationaux. L'article 49 de la Constitution algérienne garantit pourtant le droit de libre circulation, et les restrictions ne peuvent être ordonnées que par décision motivée de l'autorité judiciaire.
Plusieurs cas emblématiques illustrent cette pratique répressive. Mustapha Bendjama, journaliste, a été empêché à plusieurs reprises de quitter le pays depuis octobre 2022, sans justification officielle. Kaddour Chouicha, ancien vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, a subi une interdiction de voyager pendant près de deux ans.
Les militants ciblés sont principalement issus de la société civile, du mouvement de protestation du Hirak, ou ont été critiques envers le gouvernement. Les restrictions touchent des journalistes, syndicalistes, chercheurs et défenseurs des droits humains.
Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, dénonce une campagne de harcèlement visant à faire taire la dissidence. Les interdictions de voyager peuvent durer des années, séparant des familles et entravant les activités professionnelles des personnes ciblées.
Les organisations exhortent les autorités algériennes à cesser les interdictions de voyager arbitraires, lever les restrictions existantes, fournir un fondement juridique aux mesures et prévoir des voies de recours effectives.
Le rapport souligne que ces pratiques violent les engagements internationaux de l'Algérie, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Malgré une demande d'informations envoyée le 19 décembre 2024 au ministère de la Justice, aucune réponse n'a été reçue à ce jour.
La Rédaction
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