L’année dernière, la journée nationale de la presse, célébrée le 22 octobre, avait été annulée en raison du conflit récent à Gaza. Cette année, bien que l’événement ait eu lieu, l’enthousiasme était loin d’être au rendez-vous.
Même l’APS, l'agence de presse officielle, a tardé à s’y intéresser, ne publiant un article qu’en milieu de journée, à 12 h 17.
Sinon et comme l’a rapporté, Radio des sans voix, sous le titre «160 reporters tués: la presse algérienne se dresse contre le conflit le plus meurtrier pour les médias », la presse nationale a marqué l'événement par un rassemblement à la maison de la presse, à l'initiative de l'Organisation nationale des journalistes algériens (ONJA), où plusieurs dizaines de professionnels des médias se sont réunis pour rendre hommage à leurs confrères tombés dans l'exercice de leur mission à Gaza.
Cependant, cette journée est marquée par un silence lourd, reflet des tensions ambiantes qui pèsent réellement sur la liberté de la presse en Algérie, en témoigne, l’emprisonnement depuis une année et demi de l’icône des journalistes algériens, El Kadi Ihcene.
Pour l’information parue à l’APS, « la liberté d'expression et de la presse est consacrée sur la base d'une approche globale reposant sur des réformes législatives et règlementaires traduites par des textes juridiques visant à structurer un système d'information professionnel et responsable assumant pleinement son rôle dans la transmission d'une information complète, exacte et objective au citoyen ».
Et, aujourd’hui, il ne demeure que «l'achèvement de l'arsenal juridique régissant le secteur, qui prévoit des mécanismes à même de promouvoir la pratique journalistique et de permettre aux médias nationaux d'accomplir les nouveaux rôles dictés par l'étape actuelle ».
Le 22 octobre, date instaurée par feu Bouteflika en 2013, marque la journée nationale de la presse en Algérie.
Ce choix a été fait en niant l’existence d’une autre date, le 3 mai, reconnue comme la Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suite à une recommandation de l’UNESCO en 1991.
Le 22 octobre 2018, cette journée a pris une tournure tragique : des journalistes ont été emprisonnés devant le café Tantonville à Alger, un événement qui a laissé une empreinte amère.
Depuis lors, la célébration annuelle semble moins axée sur la promotion de la liberté de la presse et davantage sur la distribution de récompenses à certains journalistes, sous l'égide de différents prix du président de la République.
Un contraste saisissant qui soulève des questions sur la véritable signification de cette journée.
Yacine M
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