L'ancien prisonnier d'opinion Raouf Farah a présenté lundi à Montréal son nouvel ouvrage « Algérie, l'avenir en jeu », un essai qui analyse les perspectives de changement dans son pays, à l'invitation du mouvement citoyen Ibtykar.
Dans ce livre, ce chercheur spécialiste des questions de sécurité dissèque « la crise du système de gouvernance autoritaire » algérien, accusé d' « errance politique » depuis des décennies. Peut-il « se remettre en cause », s'interroge-t-il, et s'engager vers plus de démocratie et de libertés, conformément aux revendications populaires du « Hirak »?
Pour M. Farah, « sans consensus autour d’un nouveau contrat social (...), sans réformes politiques majeures, le pays risque de sombrer dans une régression fatale », malgré la résilience de la société algérienne.
Condamné à deux ans de prison en 2023 pour ses travaux sur la corruption, avant d'être libéré au bout de 8 mois, Raouf Farah plaide dans son essai pour « la production d’idées et de connaissances » en vue de « la construction pacifique d'un avenir de liberté et de modernité ».
Une perspective qui se heurte à « la répression implacable » du régime, déplore-t-il, exhortant la diaspora algérienne à poursuivre son engagement citoyen. Sa présentation au Québec, où réside une forte communauté algérienne, vise à nourrir le débat sur l'avenir du pays, deux ans après le soulèvement populaire du Hirak.
SOPHIE K.