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“L'hypoglycémie ne peut justifier la violence”: Le JFA dénonce les propos controversés d’un médecin légiste

Une vive controverse secoue le milieu médical et les organisations féministes algériennes suite aux déclarations du Professeur Sofiane Heroual, médecin légiste au CHU de Beb El Oued, à Alger, concernant les causes de l'augmentation des violences durant le mois de Ramadan.

 

Dans un communiqué publié ce mercredi, le journal féministe algérien dénonce fermement les propos du Professeur qui attribue cette hausse des comportements violents à “l'hypoglycémie", qui, selon lui, "empêcherait les hommes de se contrôler.

 

“Nous dénonçons fermement les déclarations irresponsables du professeur en médecine légale au CHU de Beb El Oued, Sofiane Heroual, qui contribue à la justification des violences masculines”, affirme d'emblée le collectif.

 Le communiqué pointe du doigt ce qu'il considère comme une dangereuse dérive scientifique.

“Cette déclaration sous-entendrait donc que tous les diabétiques seraient violents et que seuls les hommes seraient affectés par l'hypoglycémie durant ce mois. Il s'agit non seulement d'un grave mensonge indigne d'un professeur de renom, mais surtout d'une tentative de légitimer la violence masculine sous couvert d'explication biologique, poursuit-on. 

 

Les militantes rappellent que “les statistiques sont claires : ces violences sont systémiques, enracinées dans la discrimination de genre, l'impunité et la banalisation des actes de violence” et alertent sur le fait que “tout propos irresponsable envoie un message dangereux aux hommes : celui que tout leur est permis.”

 

Le journal féministe souligne également le dévoiement de la fonction du médecin légiste, dont “le rôle est de recevoir les victimes, non de chercher des excuses aux agresseurs”. À ce titre, le collectif estime qu' “il aurait été plus pertinent que ce médecin s'exprime sur la prise en charge des victimes qu'il reçoit et sur les difficultés structurelles de la médecine légale, notamment le fait qu'elle ne fonctionne qu'une demi-journée.”

 

“Justifier le crime en invoquant des causes physiologiques est inacceptable”, tranche le communiqué, précisant que

“l'analyse des facteurs sociaux et psychologiques des violences relève du travail des sociologues et des psychologues, qui doivent s'appuyer sur une recherche rigoureuse et des enquêtes de terrain avant de tirer des conclusions.”

 

Cette controverse intervient dans un contexte particulièrement sensible, alors que les associations de défense des droits des femmes dénoncent régulièrement le manque de structures d'accueil et de prise en charge adaptées pour les victimes de violences.

 

“Nous refusons cette approche qui minimise la gravité des violences masculines et met en péril la vie des femmes et la sécurité de la société dans son ensemble - d'autant plus lorsqu'elle émane d'une figure d'autorité scientifique”, conclut le journal féministe algérien dans son communiqué.

Sophie K.

 
 

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