La France maintient l’expulsion de l’influenceur algérien Boualem Naaman
- cfda47
- 9 avr.
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Le Conseil d’État français a rejeté, mardi, le recours déposé par l’influenceur algérien Boualem Naaman, connu sous le pseudonyme « Doulmen », contre la nouvelle décision de son expulsion du territoire français. Une décision qui suscite de vives réactions de la part de sa défense, qui la qualifie de « répressive et extrêmement grave ».
Dans son arrêt, la plus haute juridiction administrative française a estimé que, malgré sa longue présence en France, M. Naaman n’avait pas démontré de liens familiaux particulièrement forts avec ses enfants adultes, ses petits-enfants ou son épouse, ni d’intégration professionnelle durable.
Le Conseil d’État souligne en effet que les enfants de l’influenceur sont majeurs et que l’un d’eux, en situation de handicap, dépend de sa mère. Quant à l’argument d’une insertion professionnelle, il est jugé peu convaincant : l’intéressé n’aurait exercé que des emplois de courte durée, selon le dossier examiné.
Les avocates Marie-David Bellouard et Julie Genédic, en charge de la défense de Boualem Naaman, ont vivement dénoncé cette décision :« Il est désormais possible d’expulser un étranger qui a mené une vie normale durant 15 ans sur le territoire, pour des propos isolés. »
Elles accusent le ministre de l’Intérieur de mener une politique arbitraire, en ciblant certaines personnes de manière sélective, et dénoncent une stratégie de communication alarmiste et répressive.
Un autre recours, cette fois au fond, reste encore pendant devant la justice administrative, dans l’objectif d’obtenir l’annulation définitive de l’arrêté d’expulsion.
Boualem Naaman, né en 1965, avait été condamné à cinq mois de prison avec sursis pour avoir publié sur la plateforme TikTok une vidéo jugée incitatrice à la haine et à la violence. Cette condamnation a justifié la reprise de la procédure d’éloignement par les autorités françaises.
Le 9 janvier dernier, il avait déjà été expulsé vers l’Algérie, mais les autorités algériennes avaient refusé de le réadmettre, le renvoyant aussitôt en France, ce qui avait entraîné une crise diplomatique entre Paris et Alger.
Le 20 mars, il a de nouveau été interpellé à Montpellier par la police aux frontières, puis placé en centre de rétention administrative (CRA) à Mesnil-Amelot, en région parisienne.
Enfin, le 25 mars, le tribunal administratif de Paris a refusé de suspendre l’exécution de son expulsion, estimant que les conditions juridiques nécessaires à une telle mesure n’étaient pas réunies.
Nadia B
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