Le samedi 16 septembre à 17 heures, le CPMDH (Centre pour la préservation de la mémoire et l'étude des droits de l'Homme) d’Oran a eu le privilège d'accueillir le Dr. Amar Mohand-Ameur, chercheur au CRAS et auteur du livre "La crise du FLN de l'été 1962".
Il a présenté une conférence intitulée "Indépendance nationale et enjeux du pouvoir(s)", de son ouvrage.
Ce livre, édité en août 2023 par Frantz FANON, a connu sa première séance de dédicaces à Alger, à la librairie du Tiers-monde, mais sans débat. Cependant, c'est à Oran, au CPMDH, qu'une discussion animée a eu lieu, suivie d'une session de dédicaces et d'une collation.
L'événement a été honoré par la présence de M. Amar INGRACHEN, le directeur de l'édition, qui a généreusement fait le voyage d'Alger à Oran pour assister à cette occasion.
De nombreux passionnés de lecture et d'histoire étaient présents à Oran pour enrichir davantage cet événement.
Dès le début de son ouvrage, l'auteur, en sa qualité d'érudit et chercheur consciencieux, animé par un profond souci de la science, a jugé nécessaire de nous offrir une introduction méthodologique. Il y évoque les outils et les instruments essentiels à toute démarche de recherche historique.
Au premier plan de ces fondements incontournables, nous trouvons les précieuses reliques du passé, à savoir les archives, les témoignages oraux, ainsi que les écrits des acteurs majeurs de l'Histoire.
En effet, il est indéniable qu'aucune étude historique sérieuse ne saurait voir le jour sans l'accès aux archives.
En ce sens, Amar Mohamed-Amer s'inscrit dans la lignée de deux éminents mentors, Omar CARLIER et Mohamed HARBI, qu'il reconnaît comme ses maîtres éclairés.
Ces figures tutélaires de l'histoire lui ont transmis le savoir-faire et l'art de naviguer avec précaution au sein des vastes océans de documents et de récits, ces précieux trésors qui, tels des étoiles dans les cieux de la connaissance, guident le chercheur assoiffé de vérité historique. Le premier a préfacé le livre mais à titre posthume (Le texte a été retrouvé dans son ordinateur, après sa mort) et le second la postfacé.
À cette fin, l'auteur a bénéficié de la fortune d'accéder aux précieuses archives du MALG, du GPRA et du CNRA ainsi qu'à d'autres sources de première importance.
Malheureusement, il est à noter que de nos jours, ces ressources ne sont plus accessibles. Il convient également de mentionner les archives d'outre-mer, parmi lesquelles le centre d'Aix en Provence en France, se distingue en conservant un impressionnant ensemble de 18 kilomètres de documents historiques, une véritable mine d'informations qui demeure malheureusement hors de portée pour le chercheur contemporain.
Après avoir minutieusement tracé les contours de son domaine d'études, l'auteur a dévoilé que la création de ce livre lui a demandé une période de quinze années consacrées à la recherche, suivies de cinq années de réflexion profonde.
Ce n'est qu'après avoir été pleinement convaincu de la solidité de ses données qu'il a décidé de le soumettre à l'impression. Il est important de noter que cet ouvrage entreprend de démystifier en partie les récits historiques établis, leurs chronologies, ainsi que les figures clés qui les peuplent. Inévitablement, il suscitera des débats stimulants.
En effet, les événements décrits dans le livre ne représentent qu'un épisode final d'une saga de cent trente ans de colonialisme, un chapitre qui s'est refermé en l'espace de seulement trois mois, de juillet à septembre 1962.
Ce livre renferme des informations et des pistes de réflexion particulièrement intrigantes, qui méritent d'être explorées pour une meilleure compréhension de notre histoire.
Ce livre est donc un travail de recherche rigoureux et original, qui apporte un éclairage nouveau sur une période cruciale de l’histoire de l’Algérie. Il invite le lecteur à se plonger dans les archives et les témoignages, à questionner les récits établis, et à réfléchir aux enjeux du pouvoir et de l’indépendance.
Il constitue une contribution majeure à la connaissance de notre passé, et un hommage à ceux qui ont lutté pour notre liberté.
Yacine M