Ce mardi, le procès très attendu du journaliste Mustapha Bendjama et de ses coprévenus dans l'affaire dite Amira Bouraoui s'est tenu au tribunal de Constantine. Dès l'ouverture de l'audience, le procureur a prononcé un réquisitoire sans concession à l'encontre des accusés.
Assis sur le banc des prévenus, le visage émacié après plusieurs semaines de grève de la faim, Mustapha Bendjama a écouté le procureur requérir à son encontre une lourde peine de 3 ans de prison ferme et 300 000 dinars d'amende. Même sentence pour ses coprévenus Djamel Miassi, Yacine Bentayeb et Khadidja Bouraoui.
Le procureur s'est montré encore plus sévère envers Amira Bouraoui, principale protagoniste de cette affaire d'immigration clandestine, demandant 10 ans de prison ferme, 1 million de dinars d'amende et le maintien du mandat d'arrêt international. Quant à l'agent de la PAF Ali Takaida, accusé d'avoir facilité le passage frauduleux de Mme Bouraoui, 5 ans de prison et 500 000 dinars d'amende ont été réclamés.
Pour Mustapha Bendjama et ses soutiens, ce réquisitoire confirme la volonté du pouvoir algérien de réduire au silence les voix dissidentes. Le journaliste observe une grève de la faim depuis début octobre pour protester contre sa détention arbitraire et les accusations sans fondement qui pèsent sur lui.
Le délibéré du tribunal est attendu pour le 7 novembre.
Sophie K.
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