Des vidéos documentant des actes de torture “brutaux” dans le centre de détention de Gernada, dans l'est de la Libye, ont déclenché une vive réaction de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). Les images, diffusées sur les réseaux sociaux, montrent des violences graves contre des détenus de diverses nationalités, rapporte ce jeudi Radio France Internationale (RFI).
Les vidéos révèlent des scènes de violence explicite où des détenus syriens, égyptiens et libyens subissent des sévices systématiques. Les victimes sont soumises à des coups répétés à la tête, au dos et aux jambes, administrés avec des tuyaux et des fils métalliques. Ces actes constituent des violations manifestes des droits humains fondamentaux et du droit international.
Selon une source locale spécialisée dans les droits humains, onze personnes, dont trois Égyptiens et un Syrien, ont succombé aux tortures dans ce centre. Les victimes auraient été arrêtées en 2019, lors de l'offensive manquée du maréchal Haftar sur Tripoli, avant d'être transférées à Gernada, près d'al-Bayda.
La Manul exige une enquête immédiate et approfondie sur ces allégations. L'organisation onusienne annonce une coordination avec le Commandement général de l'Armée nationale libyenne (ANL) pour permettre l'accès de ses experts et d'observateurs indépendants au centre de détention. Cette demande s'étend également à d'autres centres de rétention dans l'est de la Libye.
Face à ces révélations accablantes, qui selon l'ONU constituent “une illustration documentée de violations des droits de l'Homme à travers la Libye”, les autorités libyennes n'ont pour l'instant émis aucun commentaire officiel.
Sophie K.
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