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Lycée Alexandre Dumas: entre frais exorbitants et laïcité stricte, les parents se mobilisent

  • cfda47
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture

Les parents d'élèves du lycée Alexandre Dumas d'Alger montent au créneau contre l'établissement français. Laïcité poussée à l'extrême, frais exorbitants et absence de cours d'histoire algérienne sont au cœur d'une plainte officielle. Documents à l'appui, ils dénoncent notamment l'interdiction du hijab et les hausses tarifaires démesurées par rapport aux voisins marocains et tunisiens.


Le lycée français Alexandre Dumas d'Alger se trouve actuellement au cœur d'une polémique initiée par plusieurs associations de parents d'élèves. Ces derniers ont formulé des demandes d'enquête auprès des autorités algériennes et françaises concernant la gestion de l'établissement, avec pour objectif d'assurer un enseignement équitable et non discriminatoire. Une plainte a également été déposée devant les instances judiciaires d'Alger pour examiner le respect des dispositions légales nationales et des accords bilatéraux.


Selon le quotidien arabophone El Khabar, les représentants des parents ont présenté une série de documents officiels qui, selon eux, attestent de “violations graves” dans le fonctionnement de l'établissement. Parmi les principales préoccupations soulevées figurent des restrictions importantes concernant les pratiques religieuses. Le port du voile y est formellement interdit, et même les discussions informelles faisant référence à l'islam seraient découragées. Cette politique est perçue comme contradictoire avec la Constitution algérienne, qui reconnaît officiellement l'islam comme religion d'État tout en garantissant la liberté de culte.


DES IRRÉGULARITÉS JURIDIQUES PRÉSUMÉS

L'enquête révèle également que plusieurs organismes, dont des syndicats français comme le SNES et le SGEN, fonctionneraient au sein de l'établissement sans s'être conformés aux procédures d'enregistrement prévues par la législation algérienne. Cette situation contreviendrait aux dispositions des lois 12-06 sur les associations et 90-14 sur le droit syndical.


Sur le plan pédagogique, l'absence de cours d'histoire nationale et d'éducation civique algériennes soulève de vives inquiétudes. El Khabar rappelle à juste titre l'accord bilatéral de 2002 qui stipule clairement que ces matières doivent être enseignées. 


EXPLOSION DES COÛTS ET INÉGALITÉS D'ACCÈS

L'aspect financier constitue un autre point de friction. Les frais d'inscription au baccalauréat ont connu une hausse spectaculaire de 430% en trois ans, atteignant désormais 305 000 dinars (environ 2 110 euros). Les frais annuels s'élèvent quant à eux à 800 000 dinars, soit une augmentation de 52% sur neuf ans.


Une analyse comparative démontre que ces montants dépassent largement ceux pratiqués dans d'autres pays du Maghreb : 356 euros au Maroc et 293 euros en Tunisie pour des prestations similaires. 


Par ailleurs, les parents dénoncent des disparités dans l'attribution des bourses d'études, dont bénéficieraient exclusivement les ressortissants français, au détriment des élèves algériens pourtant éligibles selon les critères établis.


Face à ces problématiques, les parents témoignent d'une fin de non-recevoir de la part des autorités concernées. La conseillère culturelle de l'ambassade de France aurait indiqué que ces questions relevaient exclusivement des canaux diplomatiques, une réponse perçue comme dilatoire par les familles.


Les établissements français d'Oran et d'Annaba, également concernés par ces griefs, font l'objet d'une attention particulière de la part des autorités algériennes, qui n'ont pour l'instant pas commenté officiellement l'affaire.


Sophie K.

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