Ce mardi 26 novembre 2024 restera gravé dans l'histoire du droit. Maître Gilles Devers, figure emblématique du barreau lyonnais et avocat international reconnu, nous a quittés après quatre années de combat contre la maladie. Sa vie aura été un parcours extraordinaire, celle d'un homme qui a transformé ses convictions profondes en un combat inlassable pour la justice.
Ancien infirmier hospitalier, Gilles Devers a su forger son chemin avec détermination. Sa passion pour le droit l'a conduit des couloirs des hôpitaux aux amphithéâtres de l'Université Lyon III, où il enseignait avec passion le droit médical. Mais ce qui a véritablement défini sa carrière, c'est son engagement sans faille pour les causes internationales.
Le défenseur des sans-voix
Sa voix s'est élevée là où beaucoup auraient choisi le silence. Porte-parole de 350 ONG devant la Cour pénale internationale, il a décortiqué avec une précision chirurgicale les crimes de guerre à Gaza. Son travail ne se limitait pas aux plaidoiries : chaque dossier était une enquête minutieuse, chaque procédure un combat pour la vérité.
Ses combats juridiques ont marqué son époque. Qu'il défende le Front Polisario, représente l'Autorité palestinienne ou lutte contre le racisme et l'islamophobie, Gilles Devers incarnait cette génération d'avocats pour qui le droit est un outil de transformation sociale.
Un héritage académique et militant
Avec près de 260 articles publiés et une collection “Droit et Pratique du Soin” qui fera date, Maître Devers laisse un héritage intellectuel immense. Ses dernières victoires juridiques - mandats d'arrêt contre des responsables israéliens, invalidation d'accords euro-marocains - montrent qu'il est resté jusqu'au bout un juriste combatif et visionnaire.
Ce qui définissait vraiment Gilles Devers, c'était sa capacité à donner une voix juridique aux opprimés. Son travail sur le bateau Marmara, ses plaintes documentant des cas de torture, ses interventions pour la Grande mosquée de Lyon : chaque cause était un combat pour les droits humains.
Sophie K.