Le 4 octobre à 18h, un événement cinématographique a pris place à l’Institut français d’Oran : une projection-débat du film “MIAO”, réalisé par la talentueuse BELAMRI Lalla Louisa. Ce long métrage documentaire, qui marque ses débuts dans le domaine, va également être projeté dans les Instituts français de Tlemcen, Constantine et Annaba après ceux d’Alger et Oran.
Ce film a été choisi dans le cadre du cycle “Culture urbaines”, un programme riche et diversifié qui s’étend tout au long du mois d’octobre. Ce programme comprend non seulement des projections de films, mais aussi des représentations théâtrales, des concerts de musique et des spectacles de danse avec en prime des sorties dans plusieurs sites à Oran.
Une véritable célébration de la culture urbaine !
Louisa a fait ses débuts en 2018, en dénonçant les inégalités entre les sexes dans une vidéo choc. Puis elle a exploré les destins singuliers d’algériens qui brisent les normes sociales dans une série de courts-métrages : un homme qui renonce à sa carrière pour s’occuper de son foyer, un médecin qui troque sa blouse blanche pour un micro de chanteur, une femme qui prend le volant d’un service taxi de Yassir.
Son premier film d’école, réalisé avec les laboratoires d’Alger, raconte le dilemme d’un tatoueur dont la mère enseigne la charia islamique. Comment concilier son amour filial et sa passion artistique ? Ce film a été sélectionné dans une douzaine de festivals.
“MIAO” (Mouvement international des artistes oubliés) est un film qui vous plonge au cœur de l’expérience vécue par un collectif informel de trois artistes de rue algériens engagés. Tout au long du tournage, le film respecte leur culture et leur mode de vie.
Parmi eux, on trouve Mouad TRIA, un artiste pluridisciplinaire formé à l’école des beaux-arts de Sidi BELABESS, qui a une prédilection pour le bois. Merine Hadj Abderahmane, également connu sous le nom de “La main du peuple”, est originaire de SBA et est infirmier de formation. Enfin, Lyes AROUBAY (LMNT), psychologue clinicien de formation et artiste multiple originaire de Souk AHRAS.
Ce film offre une immersion profonde dans l’univers de ces artistes, mettant en lumière leur engagement et leur respect pour leur culture.
HAITEM Armeur, producteur et membre du collectif informel, est un ami de longue date rencontré lors d’expositions. Ayant fait des études en cinéma, il a contribué à la réalisation du film grâce à un budget modeste qu’il avait économisé, d’une valeur d’un million de dinars.
Ce film est le fruit d’un travail collectif, créé pendant la période du COVID.
“MIAO” vise à magnifier les trois artistes à travers l’utilisation de prises de vue en contre-plongée et de plans rapprochés, leur offrant une plateforme pour partager leur parcours et les motivations qui les ont conduits à leur art.
C’est un film réalisé avec une profonde affection. Louisa admire non seulement leur démarche artistique, mais aussi les personnes qu’ils sont. Elle souhaite également changer la perception de la société à leur égard. Un véritable hommage à l’humanité et à l’art.
Après la réalisation de “MIAO”, Louisa a entrepris son dernier projet, “La clé du sol ou Meftah el Ard”, qui est actuellement en cours de postproduction. Un véritable témoignage de la persévérance et de la passion pour le cinéma.
Dans le ballet urbain de la vie, “MIAO” danse au rythme des couleurs et des formes, tissant une symphonie visuelle qui résonne avec l’âme de l’artiste. C’est un hommage à ceux qui peignent leurs rêves sur les toiles de la réalité, un écho de leur passion et de leur détermination.
Un film qui, comme une étoile filante, traverse le ciel de notre perception, laissant derrière lui une traînée d’émerveillement et d’admiration.
Yacine M