Nouvelle escalade des tensions diplomatiques entre l'Algérie et la France
- cfda47
- il y a 3 jours
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La brève accalmie dans les relations franco-algériennes vient de prendre fin brutalement. Seulement une semaine après la visite diplomatique du chef de la diplomatie française à Alger, les autorités algériennes ont demandé le départ immédiat de douze représentants de l'ambassade française, leur donnant un délai de 48 heures pour quitter le territoire national, rapporte l’AFP.
Cette décision intervient suite à l'arrestation et la mise en détention en France d'un agent consulaire algérien. Ce dernier est suspecté d'avoir participé à l'enlèvement d'Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme “Amir DZ”, un influenceur algérien résidant en France depuis 2016 et bénéficiant du statut de réfugié politique depuis 2023.
L'influenceur aurait été enlevé fin avril 2024 dans la banlieue sud parisienne avant d'être libéré le lendemain. Cette affaire a pris une dimension judiciaire importante puisque trois individus, dont l'agent consulaire algérien, ont été mis en examen pour des faits graves qualifiés en lien avec une entreprise terroriste.
Réactions officielles et escalade diplomatique
Face à cette injonction d'expulsion, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a appelé Alger à “renoncer à ces mesures d'expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours”. Il a également prévenu que Paris se réservait le droit de prendre des mesures de rétorsion immédiates si l'Algérie maintenait sa position.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a vivement dénoncé ce qu'il considère comme une “cabale judiciaire inadmissible” contre son agent consulaire, contestant les preuves avancées par les autorités françaises qu'il qualifie “d'argumentaire vermoulu et farfelu”. Selon Alger, l'accusation reposerait uniquement sur le fait que le téléphone de l'agent aurait borné près du domicile de l'influenceur.
Un contentieux plus large
Cette affaire s'inscrit dans un climat déjà tendu entre les deux pays. Amir Boukhors est réclamé par la justice algérienne qui a émis neuf mandats d'arrêt internationaux à son encontre pour des accusations d'escroquerie et d'infractions terroristes. La France avait refusé son extradition en 2022.
Ce nouvel épisode de tension diplomatique survient paradoxalement alors que les deux pays semblaient avoir tourné la page d'une précédente crise. Le ministre français des Affaires étrangères avait même évoqué “une nouvelle phase” dans les relations bilatérales lors de sa récente visite à Alger, après un entretien avec le président Abdelmadjid Tebboune.
Sophie K.
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