A l’approche du Ramadan, les villes sont prises d’assaut. Depuis cinq jours, la circulation est infernale. Taxis, bus et tramways sont bondés. Les marchés sont pris d’assaut.
Les premiers jours, ce sont les articles électroménagers qui ont été dévalisés. Puis, les produits alimentaires ont été raflés dans les supermarchés et les magasins. Enfin, les fruits et légumes ont été arrachés.
Cette année , le gouvernement a fait appel au CREA, le « Conseil du Renouveau Economique Algérien », une nouvelle organisation patronale issue de la « Nouvelle Algérie », pour associer le secteur privé à la lutte contre la cherté des prix.
Les membres du CREA, soutenus par les autorités politiques, civiles et religieuses, ont multiplié les campagnes de sensibilisation dans les médias et les réseaux sociaux, pour appeler à la modération des prix pendant le Ramadan. Mais le résultat a été décevant : tous les produits de large consommation ont connu une forte hausse.
Le gouvernement s’efforce depuis des mois de rendre certains produits accessibles aux petites bourses. Il a permis l’importation de viandes rouges bovines à un prix imbattable de 1200 dinars le kilo. Mais les consommateurs ne trouvent pas trace de cette offre alléchante.
Dans les marchés de proximité, les bouchers affichent toujours des prix exorbitants de 2800 le kilo d’agneau. Le poulet n’est pas en reste. Il a grimpé de 400 à 500 dinars le kilo à l’approche du mois sacré, malgré l’arrivée de poulet importé. Quant aux fruits et légumes, ils ont subi une hausse d’environ 20 %. Même les légumes secs, monopole de l’Etat, sont touchés par la cherté des prix.
Le gouvernement a mis le holà aux producteurs de boissons qui augmentent les prix pendant le Ramadhan. Ces producteurs voraces exploitent chaque année l’envie irrésistible des jeuneurs de se désaltérer avec des boissons sucrées.
Le gouvernement vise surtout Coca Cola et Hamoud Boualem, dont les produits font fureur.
Le pain, ce pilier de la table algérienne, est sous la surveillance des services du commerce et de la fraude. Mais il va s’envoler par la ruse des boulangers de proposer des pains variés et spéciaux pour le Ramdhan, à des prix incandescents : pain rond, en couronnes, aux olives, et bien d’autres…
Le summum du plaisir sera de déguster les gâteaux traditionnels qui échappent à toute réglementation et à tout contrôle. Ces gâteaux sont l’essence et le point d’orgue des soirées ramadhanesques. Ils représentent à eux seuls un budget mensuel.
En conclusion, il est essentiel de mettre en œuvre des mesures réfléchies et concertées, élaborées en collaboration avec la véritable société civile et non pas simplement annoncées à la télévision.
Ces mesures doivent être le fruit d'un débat contradictoire et inclusif afin de véritablement juguler la flambée des prix. Les solutions efficaces doivent être recherchées sur le terrain des marchés plutôt que dans les discours médiatiques.
Yacine M
Commentaires