Les Nations Unies dénoncent, dans un rapport publié récemment, la répression systématique des mouvements de solidarité avec la Palestine dans plusieurs pays occidentaux. Irene Khan, Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la liberté d'opinion et d'expression, condamne explicitement ce qu'elle qualifie de “répression brutale des formes de solidarité avec la Palestine”.
L'investigation onusienne cible particulièrement les États-Unis, la France, l'Allemagne, la Belgique et le Canada, pays se réclamant pourtant des principes démocratiques. Le document pointe “les mesures imposées par certains pays occidentaux et européens pour restreindre la liberté d'expression et réprimer les manifestations contre le massacre à Gaza”.
Le cas des universités américaines illustre particulièrement cette tendance répressive. Le rapport cite notamment l'intervention controversée à l'Université Columbia, où la présidente Nemat Shafik a fait appel aux forces de sécurité pour disperser les manifestants. Selon Khan, ces protestations “ont été brutalement réprimées”.
En Europe, l'Allemagne est présentée comme un cas emblématique de cette politique restrictive. Le rapport souligne une disparité flagrante dans le traitement des manifestations : interdiction totale des rassemblements pro-palestiniens alors que les "manifestations pour Israël" bénéficient d'une plus grande tolérance.
La France n'échappe pas aux critiques. Si le système judiciaire français se distingue par une approche plus nuancée, autorisant les manifestations au cas par cas, le rapport relève néanmoins de nombreux incidents de “répression par la force” lors des manifestations pro-palestiniennes, notamment à la Sorbonne.
Cette analyse intervient un an après le début du conflit, mettant en évidence ce que le rapport qualifie de “couverture médiatique biaisée et de traitement à deux vitesses des médias occidentaux”.
Sophie K/Agences