top of page

Soigné pour un cancer: Boualem Sansal s’est vu suggérer de prendre «un avocat non juif»

  • cfda47
  • 19 févr.
  • 2 min de lecture

Dans sa chambre pénitentiaire de l’hôpital Mustapha Bacha d’Alger, où il est soigné pour un cancer, Boualem Sansal, a été approché, lundi 17 février, par ceux que l’hebdomadaire Mariane qualifie d’« émissaires » du régime algérien, l’invitant à prendre un « avocat français non juif » afin de faciliter sa défense. D’après la même source, dans la foulée de cette visite, l’écrivain franco-algerien les aurait récusés.


La visite était inattendue. Lundi 17 février, plusieurs hommes ont suggéré à Boualem Sansal, hospitalisé pour un cancer dans une chambre pénitentiaire au centre hospitalier Mustapha à Alger, de changer d'avocat pour le remplacer par un « non juif », comme le révèle Marianne.


« Il a exprimé une grande colère, lui qui est d’ordinaire si placide », raconte l’un des proches de Boualem Sansal au quotidien Le Figaro.


« On ne saura jamais qui ils étaient exactement, c’est un régime policier », déplore un ami de l’écrivain, joint par Le Figaro. « J’ose espérer que de tels propos n’ont pas pu être tenus. C’est insupportable », a de son côté réagi ce mercredi sur X le bâtonnier de Paris, Me Pierre Hoffman, qui a exprimé « le soutien indéfectible de l’ensemble du barreau » à Me François Zimeray, l’avocat français de Boualem Sansal.


Qualifié par les médias algériens de « sioniste » ou de « franco-sioniste ». Me Zimeray, avocat de Boualem Sansal, ancien ambassadeur français pour les droits de l’homme, n’a jamais pu obtenir de visa pour rendre visite à son client, qui est représenté sur place par trois avocats algériens désignés par le bâtonnier d’Alger.


« Nous sommes absolument scandalisés, mais malheureusement pas surpris », annonce au Figaro son ami Arnaud Benedetti, qui supervise le comité de soutien international à Boualem Sansal. « Nous savons depuis longtemps que le régime algérien flirte avec l’antisémitisme. Il y avait une petite musique qui montait sur cette thématique nauséabonde, véhiculée par ses influenceurs », accuse le politologue, professeur associé à l’Université Paris-Sorbonne, qui salue « le courage exceptionnel » de Boualem Sansal « qui doit nous inciter à en avoir ». « À 80 ans, malade, il est debout ! », salue-t-il, regrettant que « la politique de prudence menée depuis trois mois est un échec ».


Mi-décembre, la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger a rejeté la demande de remise en liberté de Boualem Sansal, critique de longue date du régime algérien qui lui reproche notamment des propos tenus auprès du média français Frontières au sujet du Sahara occidental, dont Paris a reconnu la souveraineté marocaine. « Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcem, Oran et même jusqu’à Mascara. Toute cette région faisait partie du royaume », avait notamment déclaré l’écrivain, qui est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».


« Les dernière nouvelles de Boualem Sansal ne sont "pas excellentes"», a déclaré mardi son éditeur Antoine Gallimard, lors d'une soirée de soutien à l'écrivain franco-algérien incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, organisée par l'Institut du monde arabe (Ima) et les Éditions Gallimard.



Yacine M












Comments


bottom of page