Face à tant de déboires électoraux et de coups d’État en Afrique, le Sénégal se présente comme un phare éclairant cette région du Sahel, affligée par des transitions tumultueuses.
Le peuple sénégalais, avec les jeunes en tête, a majoritairement voté en faveur du jeune opposant panafricaniste Bassirou Diomaye Faye, qui est sorti de prison quelques jours seulement avant les élections du 24 mars 2024.
Le président Diomaye Faye vient de constituer son premier gouvernement, principalement composé de jeunes. Cette nouvelle composition gouvernementale marque un changement significatif par rapport aux anciens dirigeants et aux militaires qui s'accrochent à leur pouvoir, même au prix de mettre le pays à feu et à sang.
Grâce au courage des Sénégalaises et des Sénégalais, ainsi qu’à leur niveau de conscience, ils ont réussi à éviter un bain de sang dans leur pays.
Dès le début de son mandat, le nouveau président s’est engagé à mettre en œuvre un programme visant à :
Séparer les institutions démocratiques de l’emprise du gouvernement, notamment en réformant le haut conseil de la magistrature.
Supprimer les différents hauts conseils budgétivores inutiles, qui servaient souvent à placer des amis ou des alliés politiques.
Accorder une indépendance totale aux organismes de contrôle, tels que l’Inspection Générale d’État (IGE), l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) et la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), ainsi qu’à la Cour des comptes.
Ces mesures visent à renforcer la transparence et l’efficacité des institutions, et à promouvoir une gouvernance plus responsable au Sénégal.
Cependant, la nouvelle composition du gouvernement, qui ne compte que quatre portefeuilles attribués aux femmes sur un total de vingt-cinq ministres et cinq secrétaires d’État, n’a pas été bien accueillie par le Réseau des féministes du Sénégal.
Cette organisation de femmes a exprimé son désaccord avec le nouveau président de la république dans un communiqué où elle dénonce :
- Elles constatent que les femmes ne constituent que 13,33 % du gouvernement actuel, malgré les promesses de rupture, d’inclusion et d’équité.
- Elles rappellent que les femmes représentent la moitié de la population sénégalaise, mais cette démographie ne se reflète pas dans les instances de prise de décision.
- Elles rappellent que le Sénégal a ratifié la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique (Maputo) sans réserve.
- Le Réseau des femmes exprime son regret concernant le changement du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Équité et du Développement communautaire en Ministère de la Famille et des Solidarités.
- Elles concluent en affirmant qu’ils attendaient des mesures concrètes pour garantir leurs droits, plutôt qu’un dispositif marginalisant leurs voix.
D’un autre côté, le nouveau président aura beaucoup de travail sur le plan économique. En effet, 80 % de l’économie sénégalaise est contrôlée par des sociétés occidentales, dont la France est en tête.
Cependant, il semble que Diomaye Faye ait déjà porté son regard vers ses voisins, à savoir le Burkina Faso, le Niger et le Mali. Il envisage de suivre leur exemple en se détachant de l’ancienne puissance coloniale et en sortant de la monnaie CFA.
G.B
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