Tensions au Sahel: L'Algérie riposte aux accusations maliennes
- cfda47
- 7 avr.
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Face à une escalade des tensions diplomatiques avec ses voisins sahéliens, l'Algérie a pris des mesures fermes en réponse aux accusations qu'elle juge “infondées”. Le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé sa “vive indignation” dans un communiqué publié ce lundi, marquant un tournant dans les relations régionales déjà fragiles.
L’Algérie n'a pas tardé à réagir aux déclarations du gouvernement de transition malien et de l'Union des États du Sahel. Elle a catégoriquement rejeté ce qu'elle qualifie de “graves accusations” et a immédiatement procédé au rappel de ses ambassadeurs au Mali et au Niger “pour consultation”. De plus, la prise de fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso a été reportée, signalant une rupture temporaire des canaux diplomatiques habituels.
Dans son communiqué, l'Algérie dénonce des allégations “dénuées de tout fondement” et y voit une stratégie délibérée visant à “détourner l'attention de l'échec flagrant du projet putschiste” qui, selon elle, a précipité le Mali dans “une spirale d'insécurité, d'instabilité et de privations”.
L'incident du drone : point de rupture
Au centre de cette crise se trouve l'incident survenu dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, lorsqu'un drone malien a été abattu par la défense aérienne algérienne. D'après le ministère algérien de la Défense, les données radar attestent que l'appareil a pénétré l'espace aérien algérien sur une distance de 1,6 km à 00h08 précisément.
Le communiqué détaille que “le drone a d'abord pénétré dans l'espace aérien algérien, puis s'est retiré avant d'y revenir selon une trajectoire offensive”. Face à ce comportement jugé hostile, les forces algériennes ont pris la décision d'abattre l'appareil, le considérant comme une “manœuvre hostile directe”.
Alger souligne que cet incident n'est pas isolé, rappelant deux violations similaires survenues le 27 août et le 29 décembre 2024.
Une stratégie de “bouc émissaire” dénoncée
Dans son analyse de la situation, Alger estime que ces accusations constituent une tentative délibérée de faire de l'Algérie un “bouc émissaire des revers et échecs dont le peuple malien paie le lourd tribut”. La diplomatie algérienne n'hésite pas à qualifier le pouvoir à Bamako de “junte inconstitutionnelle”, termes particulièrement forts dans le langage diplomatique.
Enfin, L'Algérie exprime son “profond regret” face à l'alignement du Niger et du Burkina Faso sur les “arguments fallacieux” du Mali, déplorant un “langage inapproprié et injustifié” à son encontre.
La Rédaction
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