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Tunisie: Polémique autour de l'audition de l'animatrice radio Khouloud Mabrouk

Une animatrice radio tunisienne a fait l'objet hier mercredi d'une audition par les autorités concernant le contenu de son émission.


Khouloud Mabrouk a indiqué avoir été entendue au sujet des passages dans son émission impliquant l'avocat Samir Dilou, membre du comité de défense dans l'affaire qualifiée de « complot contre l'État », ainsi que l'ancien ministre Mabrouk Korchid, accusé dans plusieurs dossiers judiciaires.


« On nous a auditionnés Hamed Soyah, propriétaire de la radio et moi durant des heures », a déclaré Khouloud Mabrouk, s'exprimant ce jeudi sur les ondes d'IFM dans l'émission « Émission Impossible ». Elle a affirmé n'avoir reçu aucune information sur d'éventuelles accusations ou charges retenues contre elle.

L'animatrice a expliqué la longueur de l'audition par les consultations récurrentes avec le ministère public. « À chaque fois, on consultait le ministère public qui posait des questions supplémentaires... J'ai été, par la suite, interrogée au sujet de Samir Dilou... Au début, on avait abordé la question de l'interdiction du traitement médiatique de l'affaire de façon orale... Après, l'audition a porté sur la notion d'interdiction de traitement médiatique », a-t-elle poursuivi.

Bien que maintenue en liberté, une enquête est toujours en cours à son encontre, Khouloud Mabrouk ayant été entendue en tant qu'accusée et non comme témoin.


Au cœur des interrogations figure la controverse autour de l'interdiction présumée du traitement médiatique de « l'affaire de complot ». « Certains journalistes affirment que la décision existe. Pour d'autres, ce n'est pas le cas... Si nous ne recevons rien d'officiel de la Haica, sommes-nous tenus d'appliquer une décision ? Est-ce qu'une déclaration médiatique de la part d'un représentant des autorités tunisiennes peut être considérée comme une décision ? », s’est interrogé Khouloud Mabrouk.


Cette dernière a estimé n'avoir pas enfreint la loi, pointant du doigt le flou juridique entourant de telles mesures.


Selon elle, aucun texte n'incrimine les journalistes pour avoir interviewé une personne recherchée, ce qui expliquerait l'ouverture d'une seconde enquête liée au traitement médiatique du « complot ».


Pour rappel, Khouloud Mabrouk et Hamed Soyah, représentant légal de la radio IFM, avaient été convoqués le 24 avril pour une comparution devant la brigade spéciale de l'Aouina. Après des heures d'audition, l'animatrice a fait l'objet d'un second interrogatoire le même jour dans le cadre d'une autre enquête.



Sophie K.

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