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Washington livre 600 missiles Stinger au Maroc pendant que l'envoyé de Trump sonde Alger

  • cfda47
  • il y a 3 heures
  • 3 min de lecture

La récente approbation par l'administration américaine de la vente de 600 missiles antiaériens portables Stinger au Maroc pour 825 millions de dollars s'inscrit dans une dynamique géopolitique complexe au Maghreb, marquée par de récentes initiatives diplomatiques américaines concernant le Sahara occidental.


Cette transaction militaire significative confirme la solidité des relations américano-marocaines, dans la continuité de la politique initiée sous le premier mandat de Donald Trump. La réaffirmation récente par le secrétaire d'État Marco Rubio du soutien américain à la position marocaine sur le Sahara occidental illustre cette orientation diplomatique persistante.


L'acquisition de ces systèmes de défense antiaérienne par Rabat intervient précisément au moment où l'administration Trump renforce son engagement diplomatique dans la région, comme en témoigne la récente mission de Massad Boulos, conseiller de Donald Trump, dont la tournée diplomatique d'avril 2025 a inclus des visites tant au Maroc qu'en Algérie.


Une approche diplomatique plus équilibrée qu'il n'y paraît

Si la position américaine reste officiellement alignée sur le soutien à la proposition marocaine d'autonomie, le discours diplomatique évolue sensiblement. Lors de sa récente intervention sur la chaine El Hadath, Massad Boulos a adopté un positionnement plus nuancé que ce que laissait présager la reconnaissance initiale de 2020, interprétée par certains responsables marocains comme une “fin de partie” diplomatique.


L'envoyé de Trump affirme désormais vouloir promouvoir “une solution négociée acceptable pour les deux parties” et présente la reconnaissance de 2020 “non pas comme un point final, mais comme une étape dans un processus encore évolutif”. Selon ses propres termes, Trump aurait “laissé la porte ouverte au dialogue”, signalant une volonté de Washington de maintenir des canaux de communication avec toutes les parties concernées.


L'Algérie reconnue comme partenaire diplomatique stratégique

Un tournant significatif apparaît dans les déclarations de Boulos concernant l'Algérie, qu'il a qualifiée de “pays ami” avec lequel Washington souhaite “construire des relations stables et productives, en dépit des divergences régionales”. Cette reconnaissance du statut diplomatique d'Alger marque une tentative de rééquilibrage après plusieurs années d'alignement perçu comme pro-marocain.


L'envoyé américain a également souligné que l'Algérie pourrait accepter une issue politique à condition qu'elle soit validée par le Front Polisario, réaffirmant directement le rôle central joué par Alger dans ce dossier. Cette clarification contredit les narratifs accusant l'Algérie de chercher à s'approprier le Sahara occidental et reconnaît sa position de principe fondée sur le droit à l'autodétermination.


Un contexte de compétition géopolitique croissante

Cette évolution de la posture américaine intervient dans un contexte de compétition géopolitique accrue au Maghreb, impliquant notamment la Chine, la Russie et certaines puissances européennes. La vente de missiles Stinger au Maroc, parallèlement à ces ouvertures diplomatiques envers l'Algérie, illustre la complexité de la stratégie américaine cherchant à maintenir son influence dans la région.


Le Maroc continue de bénéficier d'un soutien militaire et diplomatique tangible, comme l'illustre cette acquisition de missiles Stinger, tandis que l'Algérie voit son rôle diplomatique dans le dossier sahraoui reconnu plus explicitement par Washington.


Perspectives d'une solution négociée

Ce repositionnement diplomatique américain pourrait ouvrir la voie à une approche plus équilibrée du conflit, sans pour autant remettre en question le fondement de la reconnaissance de la souveraineté marocaine par Washington.


En présentant cette reconnaissance comme une étape plutôt qu'une conclusion, l'administration Trump cherche visiblement à maintenir des marges de manœuvre diplomatiques dans une région stratégique où la stabilité reste fragile.


Comme le soulignent les experts, malgré les divergences diplomatiques et les investissements militaires respectifs, tant l'Algérie que le Maroc privilégient la stabilité régionale face aux multiples défis communs auxquels est confronté le Maghreb, une réalité que la diplomatie américaine semble désormais prendre davantage en considération.

 

La rédaction

 



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